Cie DIPLEX  
        Céline Ohrel 

« Ada : J’enregistre / Baie de San Francisco / la chaleur / la nuit / arrivée en fin d’après- midi / ai sonné / ai senti son regard sur moi au travers de l’œil du visiophone/ le portail automatique s’ouvre / il est là en haut de l’escalier / air hagard / yeux brillants / une bouteille de gin vide derrière lui / me fait signe de rentrer / allume un cigare / me regarde / dit « Ada » / il me montre où poser mon sac / dit : « fais comme chez toi » et s’en va dans sa villa se coucher / n’ai jamais habité dans une villa, encore moins en Californie / je fais comme chez moi / avant d’arriver / ai commandé un détour au taxi / la voiture autonome démarre / pas de conducteur / je donne comme indication un fast-food / commande à l’appli une autre voiture 30 minutes plus tard au même endroit / me suis renseignée sur les adresses du meilleur LSD de San Francisco / me rend au rdv derrière le drive / avant de partir achète un burger vegan pour être raccord sur les caméras de surveillance embarquées de mon taxidriver invisible / l’expérience commence / première prise 10g / micro-dosing / j’enregistre / le voyage doit être progressif / la lune est haute dans le soleil de la Californie / Ai réussi à atterrir comme un miracle / le feu encercle la baie / je suis passée entre les flammes / suis descendue de l’avion / j’ai fait le premier pas / je suis seule au bord de la piscine / je reprends une dose plus forte pour que la nuit me parle / j’entends résonner la voix de mon père « Ada » / et derrière un écho / une réverb / comme une autre voix qui parle / elle est là / une voix qui vient toujours dans l’obscurité / la fille du poète Lord Byron / la vraie Ada / l’originale / l’initiale / celle que adolescente, j’ai élue comme protectrice / Ada Lovelace ma seule généalogie / la première programmeuse de l’humanité / celle qui en créant le premier algorithme a révolutionné nos vies un siècle plus tard / toi Ada je t’entend / tu parles au creux de mon oreille… »

Un été caniculaire, dans la baie de San Francisco, encerclée par les incendies. Ada, journaliste activiste, retrouve Georges, son père, ancien ingénieur informaticien échoué dans sa villa au bord d’une piscine vide. Ils ne se sont pas revus depuis la mort de Lynn, sa mère, il y a 30 ans. Dans les failles de tout ce qu'ils ne se sont pas dit, les rêves enfouis de leur jeunesse, les utopies des années 70, tous les autres mondes possibles... et les failles de notre monde actuel fait de catastrophes imminentes, de surveillance généralisée, de fatalisme...

Le père et la fille règlent leurs comptes, qui sont ceux de deux générations situées d'un bout à l'autre de la révolution numérique. Ensemble, au milieu des arbres qui brûlent, ils essaient de se reconnecter… Georges boit pour oublier le passé. Ada prend du LSD pour ouvrir les portes de la mémoire. Elle revient voir Georges pour déterrer les secret de sa mère, pour réécrire l'histoire, parce que tout aurait pu être différent.

Tout peut être différent...

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Ecriture et Mise en scène : Céline Ohrel / Jeu : Céline Ohrel et Philippe Grand Henry / Regard Extérieur :  Didier Laval / Dramaturgie : Simon Grangeat / Scénographie : Alban Ho Van / Création Lumières : Kelig Le Bars / Création Sonore : Thomas Turine / Création Costumes: Yolène Guais / Assistant Mise en scène : Flavien Beaudron / Administrateur de production : Grégoire Le Divelec - Bureau HECTORES.

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Production déléguée : Comédie de Caen - CDN de Normandie. Co-productions : Le Tangram - Scène nationale d'Evreux-Louviers, Le Quai - CDN d'Angers.

 

Soutien et accueil en résidence dans le cadre du dispositif Jumelage : Le Préau - CDN de Normandie à Vire.  

 

Avec le Soutien du CENTQUATRE - Paris, la Région Normandie, la DRAC Normandie, du Dôme - Centre de Science Normandie, et de la Chartreuse - Centre national des écritures dramatiques.

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